[Switch/Xbox One/PS4] Starlink: Battle for Atlas, la bonne surprise du chef

S’il y’a bien une chose sur laquelle il est extrêmement facile de me chopper, c’est l’espace. Suivant d’assez loin, je dois l’admettre, Starlink, peut-être à cause de ma confiance très modérée envers les jeux Ubisoft, ce n’est en réalité que très récemment que j’ai senti la hype monter en moi.
Jusqu’à maintenant j’ai toujours été parfaitement hermétique au concept de jeu-jouet. Pas par contestation du modèle économique, qui, il faut l’avouer, n’est pas particulièrement en faveur du joueur, mais plutôt parce que les univers dépeints dans les productions de ce type ne m’ont jamais vraiment convaincu. Alors que je voyais mes neveux s’extasier devant les fameux Skylanders, je rêvais, moi, de quelque chose de plus grand, peut-être plus mature aussi…

 

 

Starlink: Battle for Atlas est un jeu d’action aventure se déroulant dans un univers Space-Opera évidemment futuriste. Développé et édité par Ubisoft, il est sorti le 16 octobre 2018 sur Playstation 4Xbox One et Nintendo Switch.

Le joueur y incarne l’un des membres de l’Initiative Starlink, groupe secret dirigé par le capitaine Victor St Grand, dont l’objectif est de découvrir et de comprendre les origines de Judge, une conscience collective alien qui s’est écrasée sur Terre et qui l’accompagne depuis. Alors que l’Equinoxe, leur vaisseau, vient de pénétrer dans le système d’Atlas, celui-ci est pris pour cible par les forces de la Légion, une entité inconnue dirigée par un certain Grax.

C’est précisément à cet instant que la version Switch se démarquera de ses concurrentes, avec l’intégration au roster du personnage de Fox McCloud et ses compères, tout droit issus d’une licence phare de Nintendo Starfox. Si lors de sa présentation le jeu a fait parler de lui, c’est précisément parce que la célèbre firme nippone, forte du précédent partenariat dans Mario + The Lapin Crétin Kingdom Battle, a cédé son emblématique héros aux mains de l’éditeur français. C’est d’ailleurs précisément pour cette raison que je conseillerais majoritairement l’achat de la version Switch du titre, mais j’y reviendrais plus tard.

 

“Salut, je suis Fox McCloud, et je viens sauver la Galaxie !”

Jeu-jouet, c’est quoi ça ?

Pour expliquer un peu ce dont on parle, le concept de jeu-jouet repose sur une idée simple : le joueur collectionne des figurines qu’il fera apparaître dans son jeu au moyen d’un périphérique externe. Quand dans Skylanders, il s’agissait des héros éponymes que l’on plaçait sur une petite arène, Starlink, lui, propose un accessoire qui se met sur la manette – un support spécial pour les joy-cons sur Switch – permettant de connecter le héros que l’on souhaite incarner, ainsi que son vaisseau. Et là où le nouveau-né d’Ubisoft fait fort, c’est qu’il est également possible de personnaliser celui-ci. Échanger les ailes, modifier les armes en fonction des dégâts qu’elles font… poussant le vis à l’extrême, j’ai même tenté de monter des ailes sur des ailes, ainsi que des armes à l’envers et… ça fonctionne ! Bon évidemment l’intérêt de tirer derrière soit est relativement limité, mais j’ai adoré l’intention !

Evidemment, la première question qui vient en voyant le jouet posé ainsi sur la manette, que Slein n’a d’ailleurs pas manqué de me poser, concerne le confort. J’admets que j’ai très rapidement préféré passer à la manette pro de la console, d’une part parce que le poids et l’encombrement du matos me gênaient, mais aussi parce que globalement, les joy-cons ne sont clairement pas un modèle d’ergonomie. Pour finir, il n’est pas obligatoire d’avoir constamment les figurines à portée, le jeu proposant de les changer de façon digitale, permettant par exemple de jouer en mode portable, ou simplement de ne pas brancher et rebrancher sans arrêt des éléments pendant la partie.

 

Une petite vidéo pour illustrer le fonctionnement des figurines.

 

Starlink ou Starfox ?

Une fois le vaisseau correctement équipé, le joueur peut alors partir guerroyer avec son avatar, changeant à la volée d’équipement quand la situation le nécessite, certains ennemis étant plus sensibles à un élément qu’à un autre. Le gameplay est alors extrêmement simple à prendre en main. Les gâchettes gauches et droites servent à faire feu avec les armes correspondantes que vous aurez attachées aux ailes, les joysticks gèrent le mouvement du vaisseau, un bouton de boost, un de “saut” quand vous êtes au sol, un de bouclier réflecteur… Simple, basique, comme dirait l’autre. Le Barrel Roll de Lylat Wars (Starfox 64) est présent, Peppy, se permettant de le rappeler de façon assez drôle. On en viendrait presque à se demander si Starlink n’était pas simplement le nouveau Starfox… D’ailleurs, chaque personnage dispose d’un pouvoir spécial à activer en combat, celui de Fox étant d’appeler d’autres membres de son escadron en soutien, la musique mythique de Corneria retentissant alors.

Les combats sont grandement aidés par une visée très permissive, et, en normal, la seule vraie difficulté sera de choisir la bonne combinaison d’armes pour aller à la castagne. En effet, l’une des clefs de la réussite est de manier les combos élémentaires. Une succession de tirs avec une arme de feu et une arme de glace provoquera par exemple un choc thermique dévastateur. Ajoutez à ça des mods de dégâts et votre équipement fera un massacre. Il est tout de même bon de noter que le côté brouillon des affrontements m’a souvent fait occulter ma barre de vie, l’interface étant tout de même pas mal chargée d’informations.

 

Il n’y a pas que le pare-brise qui a craqué là…

Free to PAY

Comme indiqué précédemment, la difficulté est plutôt basse, en tout cas en mode normal, et la mort n’est pas vraiment punitive mais… En réalité, on touche là à un des sujets qui fâchent un peu, car le joueur possédant de nombreux accessoires est indéniablement avantagé. En explosant un vaisseau, le jeu propose ainsi de continuer avec un autre jusqu’à ce qu’on en ait plus aucun en état. A ce moment, on est renvoyé dans l’espace, et si tous sont réparés gratuitement, il sera parfois nécessaire de recommencer une phase depuis le début. De la même façon, différents éléments composent les armes, et si l’on ne dispose pas physiquement – ou via l’achat numérique – du bon type face à certains ennemis, certains affrontements seront grandement compliqués.

De base, le starter pack contient un vaisseau – deux pour la version Switch qui dispose physiquement de l’Arwing mais également du vaisseau de Mason en digital – et deux armes. Pour ma part, j’ai acheté le pack vaisseau de Chase contenant son engin, une nouvelle arme et le personnage, mais à 29,90€ le pack, toutes les bourses ne pourront pas forcément y accéder. A noter que les armes peuvent être acquises individuellement, ce qui n’empêche pas que le prix est quand même élevé pour les collectionneurs.

 

L’espace… Frontière de l’infini…

 

L’espace en toile de fond

En général, là où Ubisoft a pris le temps de beaucoup me décevoir dans ses dernières productions, c’est principalement dans le scénario de ses jeux. Le cast semblant relativement cliché et la peu rassurante publicité autour de la voix de Norman (Norman fait des vidéos) servant de garde fou, je me suis lancé sans trop me prendre la tête dans l’univers de Starlink et… Et ben en fait, c’est plutôt pas mal. Sans aller chercher du Mass Effect, dont le titre s’inspire pourtant parfois – le codex est presque un hommage -, le scénario est simple mais sympathique, la Switch bénéficiant d’une énorme plus-value avec l’arc narratif exclusif autour de l’équipe de Starfox, et je ne m’ennuie absolument pas une seconde. S’il est possible de changer de personnage à tout moment, je n’ai aucune idée cependant de la rejouabilité, n’ayant pas encore essayé.

L’exploration des différentes planètes me fait énormément penser à un mix entre No Man’s Sky et Destiny, avec des mondes aux couleurs superbes, des espèces animales à découvrir et à scanner, et des activités partout, tout le temps. En ce sens, le titre est riche et généreux, et les adeptes du “platinage” s’en donneront à cœur-joie. C’est d’ailleurs vers la moitié du jeu que l’on prend conscience de l’immensité des tâches proposées par Starlink et où par certains égards une forme de répétitivité s’installe. Il devient alors possible de construire différents types d’avant-postes pour gagner de l’argent, des mods d’armes et de vaisseaux, ou augmenter la résistance armée des mondes face aux forces de la Légion. Toujours dans les pas du rejeton de Hello Games, là aussi l’envolée vers l’espace est dite seamless, c’est à dire sans temps de chargement.

 

Découvrir des espèces de la faune locale… Ca ne vous rappelle pas un certain No Man’s Sky ?

 

Techniquement standard, artistiquement excellent

Globalement, Starlink oscille entre le moyen et le très joli, sur Switch en tout cas. L’aliasing est parfois assez prononcé, et le clipping montre très clairement les limites de la console par moments, heureusement le design global du jeu, même s’il semble classique, fait bien illusion. Bien que le framerate soit plutôt bien tenu dans l’ensemble, il arrive quelques menus ralentissements, principalement lors des grosses phases d’action, mais rien de réellement dérangeant. En marge de ça, le titre dispose de cinématiques en images de synthèse que je trouve vraiment superbes. L’arrivée de l’Equinoxe dans l’intro par exemple m’a clairement fait de l’effet, et je suis systématiquement impatient de découvrir la prochaine.

Du côté de la bande son, rien à redire. L’OST est très bonne, même si un chouya répétitive, et accompagne bien l’action. Le doublage français est correct, avec des voix entendues mille fois, mais adaptées aux personnages. Pour être honnête, même Levi, doublé par Norman, est plutôt pas mal.

 

Des énigmes viendront parfois titiller vos neurones

 

Le choix de la raison

Oui ! Starlink est pour moi un successeur spirituel à Starfox. Il a certes des défauts, dont sa technique et son modèle économique se posent en porte étendard, mais le contenu, l’aventure et l’ambiance les gomment sans aucun soucis. Pour toutes les raisons évoquées précédemment, je ne peux que sur-conseiller la version Switch, à laquelle je remets un très mérité KEBAB D’OR !

Apoc

J'aime le piment d'espelette.

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